Telle une astronaute enfermée dans mon vaisseau
Je regarde par-delà la vitre, envieuse.
J’ai l'étrange impression qu’elle n’est plus qu’un tableau,
Et qu’elle n’a jamais été aussi silencieuse.
Cette Terre, qui me protège et me menace,
En ne laissant qu’une envie de vivre tenace,
Me donne un sentiment de solitude immense
Accompagné bien sûr de ce si lourd silence.
Une prison de fer en guise de demeure,
Une minuscule vitre froide et sans vie, Devant laquelle je passe mes jours et mes nuits,
Seule véritable attache avec l’extérieur.
Je ne me souvenais plus de tout le plaisir
Que j'étais pourtant capable de ressentir
A voir ces étoiles au-dessus de ma tête...
Je voudrais tant repartir à leur conquête !
J’ai besoin de partir loin et de m’échapper,
J’ai constamment l'impression de suffoquer.
Ma liberté, il me faudrait la retrouver
Sinon, croyez-moi, sous peu je vais trépasser.
J’aimerais pouvoir me balader dans un parc,
Aller chercher mon pain à la boulangerie.
Hélas, je suis juste seule sur ma pauvre barque
Qui m’emmène si loin de mon ancienne vie.
J'ai le sentiment de partir à la dérive
Lundi, jeudi ou samedi je ne sais plus…
J'ai la tête pleine de souvenirs qui se ravivent
Mais à présent, à quoi bon ? Tout ceci est révolu !
Cette solitude et ce vide qui m’enivrent
Cette fois-ci, c’en est trop, il me faut sortir
Puisque toute mon âme se met à noircir
Ma très chère Mort, bientôt, à toi je me livre
Pour de bon, je remets cette combinaison
Et jamais plus je ne pourrai m'en séparer
Elle sera mon tombeau pour l'éternité.
Ça y est, je rentre sous peu à la maison…
Telle une astronaute enfermée dans mon vaisseau
Je regarde à travers ma visière, envieuse.
Je ne serai dorénavant plus qu'un tableau,
Et à jamais je resterai silencieuse…
Crédit photo : Damien Simon
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